Les histoires derrières les chansons

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Il a fallu que je rencontre sa fille, Elsa St-Denis pour qu’elle me raconte la vraie histoire.
Elle dit :
« Mon père a fait un retour à la terre à la fin des années 70 et lorsqu’il est entré dans la grange, il a vu tout au fond, une ombre. Il s’est approché et il a découvert un vieux cheval, malade. Et lorsqu’il l’a regardé dans les yeux, il s’est reconnu et ça lui a inspiré la chanson …….
À goût de grelots, à son de whisky »


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Ayoye

Ayoye tu m’fais mal
À mon cœur d’animal
L’immigré de l’intérieur
Tu m’provoques des douleurs
Tu m’fais mal au cœur

Nous ne sommes pas pareils
Et pis pourtant on s’émerveille
Au même printemps
À la même lune
Aux mêmes coutumes
Nous retournerons ensembles
Comme cendres
Au même soleil

Si le vent frappe à ma porte
Pour m’annoncer le réveillon
Je partirai comme marmotte
Au soleil à ses premiers rayons

Parmi les roseaux
Cueillir l’oiseau du paradis
À goût de grelots
À son de whisky
Chanter la toune
Comme papillon qui tourne

Ayoye, tu m’fais mal
À mon cœur d’animal

Interprète: Mario St-Amand (22 Câline de blues)

Tout le monde en même temps

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Si on soulevait la poussière / Debout la face au vent / Est-ce qu’on retrouverait tous nos repères
Mais ou sont les règles du jeu / Qu’on y mette le feu
Si on sortait de notre tanière / Bien avant le printemps / Est-ce que ça ferait plus de lumière
Mais ou sont les règles du jeu / Qu’on y mette le feu
On joue au solitaire / Tout le monde en même temps
Si on mettait les mains en l’air / En voyant le montant / Est-ce que ça ferait rire la caissière
Mais ou sont les règles du jeu / Qu’on y mette le feu
On joue au solitaire / Tout le monde en même temps
Et si tout le monde en même temps / Ouvrait sa fenêtre / On avalerait la tempête
Et si tout le monde en même temps / Bâillonnait la guerre / En s’frenchant sous les ponts couverts
Si on décidait d’le faire / Si on faisait marche arrière / Pour reprendre notre élan /

Est-ce que l’on éviterait le cratère / Mais ou sont les règles du jeu / Qu’on y mette le feu
On joue au solitaire / Tout le monde en même temps
Et si tout le monde en même temps / Likait Jupiter / On serait bien moins terre-à-terre
Et si tout le monde en même temps / Se serrait la main / Il ferait beau demain matin
Et si tout le monde en même temps / Se lâchait le nombril / Ça effacerait bien des ‘Si’
Si tu me prenais dans tes bras / Si je te disais pourquoi pas / On pourrait commencer par là

C’est une maison bleue…

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« C’est une maison bleue,
Adossée à la colline,
On y vient à pied,
On ne frappe pas,
Ceux qui vivent là,
Ont jeté la clé ».

      Vous connaissez tous cette chanson qui reste un classique de Maxime Leforestier, « San francisco », mais personne ne connaît la véritable histoire de cette maison. Je vais donc vous la narrer, car j’ai la chance d’en être l’heureux propriétaire.
C’est en 1967, au tout début de la vague hippie, que j’ai décidé de quitter la France pour m’installer sur la côte ouest des Etats-Unis. J’étais jeune et je voulais vivre une autre vie, être libre et pouvoir créer un espace de communauté, où tous les « babas-cool » du monde pourraient venir se poser, une nuit ou plusieurs jours.
J’ai fait le tour de la ville pour trouver un endroit où m’installer et, un après–midi, alors que je me promenais à pied dans les collines de San Francisco, au bout d’un chemin de pierre, je suis tombé en arrêt devant un vieux chalet à l’abandon entièrement peint en bleu. Les murs étaient couleur du ciel éclatant et les volets peints en marine. On avait une vue imprenable sur toute la baie de San Francisco, jusqu’au bout de l’horizon. L’océan Pacifique émerveilla mon regard avec sa couleur bleu turquoise qui contrastait à peine avec le ciel. Je fus subjugué par cet endroit et j’en tombai immédiatement amoureux. Je décidai alors que c’était là que je voulais vivre ma vie.
J’ai cherché à savoir à qui appartenait ce chalet et je me suis rendu au service du cadastre de la ville. Les renseignements pris, il s’avéra que plus personne n’habitait là depuis de nombreuses années. L’ancien propriétaire était décédé et il n’avait aucun héritier. La maison était donc à l’abandon et, comme l’autorisait la loi en Amérique à cette époque, chacun pouvait devenir propriétaire d’un domaine s’il n’appartenait à personne et si aucun héritier ne se déclarait dans l’année suivant son installation. La maison devenait ainsi votre propriété définitive.
Quand je revins devant ce qui allait devenir ma maison, ce qui me surprit, c’est qu’il y avait une clef dans la serrure, un peu comme si la maison m’attendait. Je ne l’avais pas remarqué lors de ma première visite. J’ouvris alors la porte et la première décision que je pris fut de jeter la clef dans le puits qui se trouvait juste à côté, car je voulais que tout le monde puisse entrer sans jamais avoir ni à frapper, ni à demander aucune permission.
Il me fallut presque un an pour arranger la maison et la rendre accueillante et vivable. J’aménageai l’intérieur pour faire de nombreuses chambres, je réorganisai le séjour pour en faire une grande pièce conviviale, les éléments dominants furent la construction d’une grande cheminée et une immense table toute peinte en bleue et entourée de grands bancs. Je refis également la couverture et enduisis l’extérieur en gardant la belle couleur bleue d’origine. Je ne fis venir ni l’eau que je pouvais prendre au puits, ni l’électricité, afin de préserver le côté sauvage du site.
J’arrangeai le jardin et décidai d’y planter essentiellement des fleurs bleues, surtout des bleuets et des hortensias, afin de garder le style dominant de la maison. J’organisai un potager et y semai de nombreux légumes. Puis j’aménageai un espace non clos pour y accueillir de nombreux animaux, des poules, des moutons, ainsi qu’une chèvre et une vache, ce qui me permettrait de me nourrir sans jamais aller dans les magasins et aussi de recevoir ceux qui s’arrêteraient chez moi. J’étais fin prêt pour vivre la vie dont je rêvais, être libre et ne rien devoir à personne.
Le bruit commença à courir bien vite dans San Francisco et aux alentours, qu’une espèce de fou s’était installé en ermite dans les collines de la ville et vivait seul dans une maison bleue. Le bouche à oreille aidant , les gens commencèrent à venir me voir et la vague hippie se développant considérablement (on était bientôt en 1969), je commençai à avoir de nombreux visiteurs qui venaient passer une nuit ou quelques jours chez moi afin de trouver un peu de calme et de repos.
Au printemps de l’année 1970, je vis arriver un groupe de quatre jeunes, qui vinrent avec leurs sacs à dos et leurs guitares. Je fis ainsi la connaissance de Lizard, Luc, Sylvie (qui se faisait appeler Psylvia) et Maxime. Ils débarquaient tout droit de Paris et cherchaient un endroit pour se poser quelques semaines avant de repartir pour faire le tour du monde. C’est avec plaisir que je les reçus chez moi.
J’était le plus heureux des hommes, la communauté que je voulais créer commençait à fonctionner, nous passions nos journées à travailler dans le potager et à nous occuper des animaux, profitions de longs moments de repos, le regard tourné vers l’océan. Mon cœur commençait à battre pour Psylvia que je trouvais très jolie et un peu plus réservée que les autres, car elle était très timide.
Arrivèrent ensuite Tom et Phil, un couple d’homosexuels qui venaient d’Angleterre où leur communauté était montrée du doigt. C’étaient de grands amateurs de musique, ils nous firent découvrir les chansons de bob Dylan, de Joan Baez, ainsi qu’un jeune guitariste chanteur qui s’appelait Jimmy Hendrix.
Tous les soirs nous allumions un grand feu dans le jardin, nous faisions griller un peu de viande et cuire des légumes et nous passions nos soirée à chanter accompagnés par Tom à la guitare et Phil à la Kéna. Et petit à petit Psylvia se rapprochait de moi, nous devînmes très amis…
De nombreux routards passaient par chez moi, nous étions parfois jusqu’à vingt à table dans la maison ou dehors autour du feu. Certains arrivaient après des années de route et restaient, qui quelques heures pour manger, qui plusieurs jours afin de se reposer, avant de reprendre la route vers d’autres horizons.
A la fin de l’été 1970, Lizard, Luc et Maxime vinrent m’annoncer qu’ils souhaitaient repartir pour continuer leur tour du monde. Luc me prit à part et me dit que Psylvia aimerait bien rester auprès de moi et n’osait pas me le demander. J’allai immédiatement la rejoindre, je la pris dans mes bras et c’est par un long baiser que je lui fis comprendre que moi aussi j’aimerais qu’elle reste. Elle n’est jamais repartie.
C’est main dans la main et le cœur serré que Psylvia et moi virent partir nos amis qui nous avaient promis de repasser par la maison bleue, dans un mois, dans un an ou dans dix ans, enfin quand ils auraient un moment dans leur tour du monde.
Nous ne sommes pas restés longtemps seuls, puisqu’en permanence il y avait du passage et « la maison bleue » commençait à être un lieu de pèlerinage pour tous les babas cool de la planète. Cela ne nous empêcha pas, Psylvia et moi, d’avoir des moments d’intimité et d’amour et, au début de l’année 1975, nous eûmes la joie d’agrandir notre famille par un petit garçon que nous décidâmes de prénommer Loïck en hommage à mon grand père breton que je n’avait pas revu depuis mon départ et qui était maintenant décédé.
Les années passèrent ainsi, Loïck n’alla pas à l’école et fut scolarisé dans notre maison. Petit à petit le mouvement hippie s’éteignit et nous avions de moins en moins de visiteurs. De temps en temps nous recevions une carte postale de Lizard et Luc qui s’étaient mariés et avaient poursuivi leur tour du monde. Parfois nous avions le plaisir de les recevoir. Maxime quant à lui était rentré en France et avait commencé à écrire des chansons, puis il enregistra des albums et devint célèbre…
Aujourd’hui en 2007, je viens d’avoir 60 ans, nous vivons toujours avec Psylvia dans notre maison bleue, je fais toujours un peu de potager et nous avons toujours quelques animaux, mais nous sommes parfois obligés d’aller en ville pour faire quelques courses car je n’ai plus la force de subvenir entièrement à nos besoins.
Lizard et Luc, se sont installés en Floride où ils tiennent une boutique de vêtements avec leurs deux enfants. Ils viennent parfois nous rejoindre à la maison où nous parlons du bon vieux temps et nous nous offrons une soirée dehors autour d’un feu de bois, Luc prend sa guitare, nous chantons les chansons d’autrefois. Nous terminons chaque fois par « San Francisco », la chanson de Maxime Leforestier, écrite en hommage à notre maison, et devenue un classique de la variété française.
Nous avons souvent des nouvelles de Tom et Phil, nos amis homosexuels, ils sont retournés à Londres où ils vivent maintenant heureux. Ils ont ouvert également une boutique de vêtements réservés à leur communauté, aujourd’hui mieux tolérée.
Loïck, quant à lui, vient d’avoir 32 ans, il est marié à Brenda, une très jolie Américaine, et a deux enfants, Maxime et Psylvia . Nous avons été très heureux de devenir grand-parents. Il s’est installé non loin de chez nous et tient une petite exploitation agricole biologique, il a réussi à s’adapter à son temps tout en gardant la mentalité de ses parents, cet esprit de liberté qui nous a tenu toute notre vie.
Maintenant que je suis au crépuscule de ma vie, je ne regrette rien, j’ai vécu des moments inoubliables dans ma maison bleue, j’y ai connu l’amour et l’amitié. Je n’ai pas connu l’enfer de la vie que tous vivent en courant tout le temps après je ne sais quoi, je n’ai pas la télévision, je n’ai aucune nouvelle du monde à part celles que m’apportent mes amis quand ils viennent me voir, je ne connais pas le téléphone portable, je n’ai jamais connu les ordinateurs, ni ce que vous appelez Internet et pourtant j’ai eu une vie heureuse et bien remplie.
Psylvia est en ce moment assise auprès de moi et nous regardons ensemble dans la même direction, vers l’océan et vers San Francisco peuplé de lumière et peuplé de fous qui vivent à cent à l’heure.
La seule chose que nous savons, c’est que nous quitterons un jour notre jolie maison bleue pour aller rejoindre le cimetière comme tout être humain, nous espérons que Loïck ou un de ses enfants reprendra le flambeau, et si ce n’est pas le cas, une chose est certaine, c’est que notre maison bleue, elle sera dernière à rester debout.

Pascal Carlier. (auteur de ce texte, fiction reflétant l’histoire originale)
Fait à San Francisco, le 30 décembre 2007
http://ecrivains-en-herbe.forumactif.com/t334-la-maison-bleue

http://missionlocal.org/2011/07/the-french-get-their-blue-house-back/

Trois petits oiseaux

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by Dave and Trey.

« Don’t worry about a thing, 
‘Cause every little thing gonna be all right. 
Singin’: « Don’t worry about a thing, 
‘Cause every little thing gonna be all right! » 

Rise up this mornin’, 
Smiled with the risin’ sun, 
Three little birds 
Pitch by my doorstep 
Singin’ sweet songs 
Of melodies pure and true, 
Sayin’, (« This is my message to you-ou-ou: ») 

Singin’: « Don’t worry ’bout a thing, 
‘Cause every little thing gonna be all right. » 
Singin’: « Don’t worry (don’t worry) ’bout a thing, 
‘Cause every little thing gonna be all right! » 

Rise up this mornin’, 
Smiled with the risin’ sun, 
Three little birds 
Pitch by my doorstep 
Singin’ sweet songs 
Of melodies pure and true, 
Sayin’, « This is my message to you-ou-ou: » 

Singin’: « Don’t worry about a thing, worry about a thing, oh! 
Every little thing gonna be all right. Don’t worry! » 
Singin’: « Don’t worry about a thing » – I won’t worry! 
« ‘Cause every little thing gonna be all right. » 

Singin’: « Don’t worry about a thing, 
‘Cause every little thing gonna be all right » – I won’t worry! 
Singin’: « Don’t worry about a thing, 
‘Cause every little thing gonna be all right. » 
Singin’: « Don’t worry about a thing, oh no! 
‘Cause every little thing gonna be all right!

Perception

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gouttes

L’émotion de la goutte d’eau, qui glisse en s’étirant sur la nervure d’une feuille d’eucalyptus, elle serpente et rencontre une autre goutte venue par un autre chemin.

 
Elles fusionnent dans un baiser de reconnaissance qui les avale d’un seul coup, une émotion qui va grossissant comme à éclater, une poignée de lumière verte qui passe au travers comme un faisceau de flèches, qui vient toucher un de mes yeux, le toucher à le mouiller, un jet de lumière minuscule et humide et l’émotion qui va grossissant…et la goutte qui chute dans le vide, juste sur un de mes pieds, si légère mais pas assez pour n’être point perçue… 

 
Un escargot qui passait à quelques centimètres et qui prit sans doute quelques « minusculaires » éclaboussures sur ses cornes-doigts, comme un éblouissement….

Ron, http://desmotsetduslience.eklablog.fr/poesie-sans-poete-c681566

Douce Bohème

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Ma Bohème

                 de Rimbaud

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !

Clairière

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Je sens l’appui léger de l’air sur ma peau. J’ai soif d’ouvrir les fenêtres qui me séparent de la mer et du ciel, des arbres et des vastes champs. J’ai soif de voir la magie de la lumière, de respirer les fleurs du jardin, les herbes fraîches, de toucher la terre et d’empoigner tout le réel.

Nous sommes entourés de présences – arbres, maisons, ponts, océans, – qui nous rappellent l’impermanence mais aussi l’union, la distance et la séparation mais aussi la proximité, le visible mais aussi l’invisible. L’ ici est un tourbillon d’intensités qui nous appellent et à travers lequel nous approchons l’inaccessible, et nous sommes portés au-delà d’une fracture originelle avec le monde.

À  la limite de nous-mêmes, on découvre le sans limite. Cette clairière de l’être, c’est l’Ouvert.  On y célèbre l’existence comme chant, l’inexprimable comme monde de présences,  et l’on s’abandonne à cette respiration des choses transfigurées,  à ce lieu où,  enfin,  Tout est Un.

Nous sommes des êtres de liens, mais l’on doit comprendre la nature de ces liens qui ne sont pas attachement mais résonance. Ne rien tenir, parce que rien n’est fait pour qu’on s’y tienne.

L’ Ouvert, ce lieu où l’on consent  à ce qui est, où l’on se détache pour enfin atteindre la présence, nous révèle notre lien véritable, lien sans attache, espace intérieur où l’on s’avère totalement libre, et où il n’y a jamais de rupture mais ouverture  et  transformation.

Cet Ouvert qui fusionne le proche et le lointain, accorde l’éphémère et l’éternité, les mondes intérieur  et extérieur, et où l’on touche enfin au sentiment d’être uni à la totalité, et où s’accomplit  la transformation. Ce lieu,  « je le porte en moi-même » : c’est le cœur. C’est là que se trouve la clairière de l’être. Lieu sans bord, noyau éclaté de soi-même : là je suis, là je vais. Ainsi puis-je franchir la limite.

L’accomplissement de l’Amour devient alors ce qui révèle l’infini, en porte l’essence et permet de laisser entrer le monde par tous les pores. Aimer, être aimé, dans le détachement, le dépassement de ce qui éloigne et sépare, dans l’union avec le Tout, le consentement, la pure célébration de l’Amour sans objet, sans visage. La force ardente,  l’embrasement, la flèche qui touche au-delà de sa cible. On ne sent plus le manque au-dehors mais plutôt le plein au –dedans.

Notre vision du monde tient en partie à une certaine inclinaison de notre être et, selon nos mouvements internes, les figures se modifient. On cherche, on désire plus que  tout  l’éclaircie qui mène vers l’Autre et, ce faisant, vers un agrandissement de notre être. Toute vie repose sur sa capacité de transformation. L’ Amour se penche sur la faille, la dévoile et l’éprouve : c’est l’espace nécessaire à la métamorphose.

L’étreinte des vents, Hélène Dorion,

Les Presses de l’Université de Montréal